Dans un contexte de transition énergétique, l’extraction mondiale du cobalt (Co) a augmenté de 95% ces dernières décennies. Susceptible de se retrouver dans l’environnement, il est donc primordial d’en évaluer les impacts. Peu utilisés dans l’évaluation des risques chimiques, les procaryotes jouent pourtant un rôle primordial dans le bon fonctionnement des écosystèmes. Ainsi, la présente étude se propose d’établir le lien entre l’exposition au Co et la formation de biofilms aquatiques en fonction du temps. Pour cela, des rivières artificielles ont été contaminées avec du Co (6; 30 et 60 µg.L-1) et la formation de biofilms sur des substrats artificiels a été suivie pendant 28 jours. Des échantillons d’eau et de biofilms ont été collectés tous les 7 jours afin de mesurer la bioaccumulation du Co et son effet sur la structure des communautés procaryotiques. La bioaccumulation du Co dans les biofilms était principalement intracellulaire et bien corrélée aux concentrations testées. La présence de Co à des concentrations de 30 et 60µg.L-1 a augmenté l’abondance de procaryotes à partir du 21ème jour d’exposition. La diversité était également impactée lors des premières étapes de colonisation : tandis que les Cyanobacteries étaient les premières colonisatrices en absence de Co, les Bacteroidota dominaient dès le 7ème jour pour 30 et 60 µg.L-1 de Co. Le biofilm mature présentait une structure différente avec des Cyanobactéries plus abondantes et une inhibition des Proteobacteria et Planctomycetes aux fortes concentrations. Une analyse du potentiel fonctionnel des communautés sera réalisée pour établir le lien avec l’organisation biologique.