L’analyse des mésalignements des taux de change, c’est-à-dire des sur ou sous-évaluations des monnaies, reste au coeur des débats de la finance internationale. Or, ces mésalignements ne peuvent être définis et mesurés qu’en référence à un taux de change d’équilibre, considéré comme la « norme ». Face à une littérature abondante, comment sélectionner le « bon » modèle ? On considère que le modèle pertinent doit répondre à certaines exigences, qui relèvent à la fois du contenu théorique et du caractère opérationnel pour procéder à des applications empiriques. Au niveau théorique ce modèle devra s’attacher à: d’une part expliquer la dynamique des taux de change réels, en distinguant notamment les équilibres de moyen et long terme ; d’autre part rendre compte de l’interaction taux de change-dette externe. Au niveau empirique, la possibilité d’estimer sous forme structurelle un modèle complet qui permette la prise en compte de manière explicite des conditions d’équilibre de moyen terme et de long terme, pourra renforcer ce choix. On montre que les modèles standard de la littérature que sont la PPA, le modèle FEER et le modèle BEER, ne répondent que partiellement à ces exigences, et qu’a contrario, le NATREX constitue à ce jour l’approche la plus élaborée. Pour ces raisons, cet article revient en détail sur les principales caractéristiques du (des) modèle(s) NATREX.