La révolution bolivarienne à bout de souffle ? Depuis le début de l'année 2017, les images provenant du Venezuela témoignent d'un pays sombrant progressivement dans une situation chaotique, marquée par des violences considérables déchirant le pays. Quatre ans après le décès d'Hugo Chavez, le Venezuela s'est en effet engouffré dans une quadruple crise économique, sociale, politique et sécuritaire. Arrivé au pouvoir en 2014, Nicolas Maduro-dauphin d'Hugo Chavez-a dû faire face à la victoire de l'opposition anti-chaviste lors des élections législatives de décembre 2015 et à une chute considérable du prix du pétrole, pourtant primordial pour le Venezuela. L'opposition, auparavant fragmentée, s'est progressivement rassemblée autour de la coalition « Table pour l'unité démocratique » (Mesa de la Unidad Democrática-MUD), dont l'ambition affichée est de mettre fin au règne chaviste. En mai 2016, Enrique Capriles a ainsi annoncé avoir recueilli un nombre suffisant de signatures pour organiser un référendum révocatoire destiné à destituer Maduro. Cette tentative s'est toutefois heurtée au Conseil national électoral-l'autorité électorale-et a conduit à une vague de manifestations, rassemblant jusqu'à un million de Vénézuéliens, à Caracas, en septembre 2016. Au-delà de ces rassemblements et des violences récurrentes depuis plusieurs mois, l'exil de nombreux Vénézuéliens vers les pays voisins (en particulier la Colombie et le Brésil), voire vers l'Europe, témoigne de la profonde crise que connaît le pays.